Les liens entre la démotivation au travail et le déclin de la productivité en France
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1. Introduction
Le ralentissement des gains de productivité est une des principales causes du ralentissement de la croissance. Comme le soulignent les économistes Steven Englander et Andrew Gurney (1994), « une croissance lente de la productivité limite la progression des revenus réels et accroît les risques de conflit quant à la redistribution des revenus ». Dans une Note d’analyse de France stratégie intitulée « Croissance de la productivité en France : le rôle de la réallocation des parts de marché entre entreprises », les auteurs rappellent que « les gains de productivité sont une des composantes majeures de la croissance puisqu’ils traduisent la capacité à produire plus avec la même quantité de facteurs de production – capital et travail. Une efficacité qui génère un surcroît de revenus en salaires et profits ». Pour les économistes Edmond Malinvaud, Jean-Jacques Carré et Paul Dubois, la forte croissance française durant les « Trente glorieuses » est due à la productivité globale des facteurs (PGF). De son côté, en 1994, Paul Krugman écrit : « La productivité n’est pas tout mais, à long terme, elle est presque tout ».
Comme le révèle le premier rapport du Conseil national de productivité intitulé « Productivité et compétitivité : où en est la France dans la zone euro ? « , les gains de productivité ont fortement baissé depuis la fin des années 1990. Les auteurs de ce rapport pointent le retard des entreprises françaises dans l’adoption et la diffusion des technologies, le manque d’innovation, le problème des compétences et certaines pratiques managériales.
Dans le présent article, nous avons fait le choix d’étudier les liens entre démotivation au travail et déclin de la productivité. Ainsi, après avoir dressé l’état des lieux de la démotivation au travail et son impact sur la productivité, nous évoquerons les raisons de cette démotivation.
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Métavers : les dangers d’un monde virtuel
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Le plus grand salon de l’industrie du commerce de détail aux États-Unis, le « NRF (National Retail Federation) 2022 retail’s Big Show » s’est tenu à New York du 16 au 18 janvier 2022. De retour en présentiel, le thème de l’édition 2022 s’est articulé autour du thème suivant : « L’accélération de l’avenir du retail » (« Accelerate »). Le but est d’aider les entreprises à s’adapter aux futures attentes du commerce de détail et de les accompagner au mieux dans leur transformation numérique. Un des sujets les plus brûlants abordés dans de nombreuses sessions portait sur le métavers.
Le concept « métavers » (« metaverse » en anglais) a été inventé par Neal Stephenson dans son roman « Snow crash » ( « Le Samouraï virtuel ») publié en 1992. L’auteur définit « métavers » comme un énorme monde virtuel, parallèle au monde physique, dans lequel les utilisateurs interagissent via des avatars numériques. En d’autres termes, Neal Stephenson décrit dans son ouvrage un « univers futuriste dystopique, auquel les personnages peuvent momentanément échapper en plongeant dans un univers de réalité virtuelle, dans lequel chacun peut évoluer à travers son avatar ».
Après avoir explicité le concept de métavers, nous en évoquerons les menaces et les dangers.
Crypto-actifs : innovation de rupture ou vecteur de risques ?
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La numérisation des paiements n’est pas un phénomène nouveau. Depuis des années, le secteur des paiements connaît une profonde transformation, entretenue par des approches novatrices des nouveaux acteurs, la consolidation du secteur et la demande de la clientèle. Aujourd’hui, l’adoption du numérique est établie. D’après un rapport de Capgemini, « The 2022 Top Trends in Payments », la croissance des paiements numériques a modifié énormément le paysage des instruments de paiement traditionnels.
Par ailleurs, depuis une dizaine d’années, nous assistons à une effervescence agitant le monde monétaire et financier, qui est due à l’apparition des crypto-actifs. D’après le Fonds monétaire international (FMI), la valeur de marché du total des crypto-actifs en circulation a dépassé les 2 000 milliards de dollars en septembre 2021, soit 10 fois plus que début 2020. Leur développement est allé de pair avec leur diversification croissante.
D’après certains experts, les crypto-actifs, qui reposent sur la technologie de la chaîne de blocs (« blockchain ») à travers un registre décentralisé et un protocole informatique chiffré, constituent une innovation de rupture, porteuse de promesses dans le domaine des paiements. D’autres au contraire estiment que les crypto-actifs sont vecteurs de risques : fraude, instabilité de notre système de paiement, menace pour la souveraineté monétaire des Etats et pour l’environnement. Dans un rapport de l’Assemblée nationale sur les crypto-actifs de janvier 2019, le Président de la Commission des Finances, Eric Woerth déclare ne pas souhaiter que la France devienne une « crypto-nation ». Il rappelle qu’étymologiquement, le terme « crypto » du grec « kruptos » ou « kruphaios » signifie « caché ». Il est vrai qu’en matière de crypto-actifs, beaucoup de choses demeurent « encore cachées, non transparentes et opaques » comme le souligne Eric Woerth.
Dans le présent article, nous allons nous interroger sur le fait de savoir si les crypto-actifs constituent véritablement une innovation de rupture ou au contraire un facteur de nombreux risques et dommages.
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Enjeux et défis de l’innovation frugale
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Introduction
Pour le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, la France doit réfléchir à un modèle de croissance plus durable et innovant. Pour cela, il met l’accent sur trois transformations « schumpétériennes » : 1) la transformation numérique; 2) la transformation écologique; 3) la transformation du travail.
Concernant Schumpeter, il faut en effet rappeler que dès son œuvre principale intitulée « Théorie de l’évolution économique », cet économiste place l’innovation au cœur de la dynamique du capitalisme car elle est le moteur de la croissance économique et du développement. Il distingue cinq types d’innovations : 1) les innovations de produits; 2) les innovations de procédés; 3) la découverte d’une nouvelle source de matière première ou d’énergie; 4) les innovations commerciales; 5) les nouveaux types d’organisation.
L’innovation est au cœur du quotidien et un enjeu majeur au niveau économique, environnemental ou sociétal. Cela étant, depuis plusieurs années, les économies occidentales sont confrontées à un contexte où la soutenabilité de la croissance est remise en cause, où les contraintes financières sont de plus en plus pesantes et où les ressources naturelles risquent de ne plus garantir un approvisionnement durable. Dans cet environnement, d’aucuns proposent de nouveaux modèles d’innovation comme celui de l’innovation frugale. L’économie changerait alors de paradigme : il s’agirait de « faire plus avec moins ».
Qu’est-ce que l’innovation frugale et quels sont ses enjeux ?