1. Introduction

Avec l’apparition des autoroutes de l’information, du commerce électronique, de XML ou des services Web, certains ont annoncé la mort de l’échange de données informatisé (EDI). Contrairement à cette affirmation, l’EDI n’est pas mort avec Internet. Il ne faut pas confondre le contenant (Internet) et le contenu. Les messages EDI peuvent très bien circuler via Internet, utiliser la syntaxe XML à la place d’EDIFACT, et être considérés comme des services web automatisés. Comme l’écrit Pierre Georget, Directeur général de GS1 France (voir glossaire), « dans la corbeille du commerce électronique, l’Internet a apporté les standards permettant une utilisation conviviale des services, l’EDI a déposé les standards de description du contenu ». Ainsi, l’EDI est loin d’être mort et se développe toujours. Il génère 794 millions d’euros d’économie en France. Nous en voulons pour preuve une conférence récente organisée par GS1, intitulée « La parfumerie sélective fait sa révolution numérique ».

2. Qu’est-ce l’EDI

L’EDI (échange de données informatisé) peut être défini comme l’échange automatisé de données structurées d’ordinateur à ordinateur (d’application à application) selon des messages préétablis et normalisés via un mode de communication électronique.

Le concept de message EDI est apparu pendant la deuxième guerre mondiale avec la structure du message télégraphique, composé d’un en-tête, d’une partie détail et d’une signature. Cependant, les conditions nécessaires à son développement n’ont été rassemblées que bien plus tard avec l’avènement des télécommunications et de l’informatique. On date son utilisation commerciale généralement du début des années 1980 avec la première publication d’un standard EDI par les nations Unies, EDIFACT.

Sa mise en œuvre nécessite :
- des compétences techniques (standards EDI, formats ERP, réseaux de communication) ;
- des compétences métiers (processus métiers, logistiques, financiers) ;
- une solution logicielle (station, serveurs ou plateformes B2B/EDI) ou un service spécialisé équivalent ;
- une solution de gestion ou ERP qui permet l’import/export de messages structurés.

3. L’EDI et son évolution

Les courriels ne constituent que la partie émergée de l’iceberg des échanges électroniques professionnels. Aujourd’hui, 80% du contenu des chariots des consommateurs sont approvisionnés via des messages EDI. Ces échanges de données informatisé véhiculent des messages d’affaires normalisés (commandes, factures, etc.) entre ordinateurs d’entreprises partenaires.

· L’EDI dit « intégré » ou « classique »
La solution EDI est installée dans l’entreprise et automatise les échanges entre deux partenaires. L’émetteur extrait de son système d’information interne des données qui vont être traduites dans le langage standard, puis transmises. Le destinataire reçoit le message standard et le traduit dans son format interne pour intégration automatique dans son système d’information. Sa mise en place requiert donc une logistique technique adaptée :
- usage de messages en langage normalisé (avec EDIFACT en standard international) ;
- stations informatiques EDI pour chaque partenaire ;
- réseau à valeur ajoutée (RVA) pour le transfert sécurisé de ces messages EDI ;
- traducteur de chaque côté pour les intégrer dans les applications.

L’EDI classique a pris son envol dans les années 90 après dix années de développement et de standardisation internationale.

· Le Web-EDI
La solution web-EDI est assurée par un prestataire de services EDI en ligne. Elle permet de présenter les données sur une interface Web et de les transférer sous forme de formulaire. L’émetteur saisit via cette interface les données qu’il souhaite transmettre à son partenaire. Le prestataire va les traduire dans le langage standard, puis les transmettre au destinataire. Ce dernier reçoit le message standard et le traduit dans le format interne pour intégration dans son système d’information. Destinée aux petites entreprises, cette solution assure une connexion simple avec les donneurs d’ordre.

EDI intégré et Web-EDI permettent une réduction des coûts administratifs et des temps de saisie.

La fonction du service Web-EDI est de traduire les messages EDIFACT en clair et d’en permettre la consultation, l’impression et l’enregistrement au moyen d’un simple navigateur pour le partenaire ou usager. En revanche, le donneur d’ordre ou l’administration fait appel aux techniques EDIFACT classiques. Les informations de traçage destinées à assurer la sécurité des échanges mis en œuvre sur le serveur Web-EDI doivent être identiques à celles des RSVA classiques.

4. Une conférence sur les applications récentes de l’EDI

Lors de la conférence intitulée « La parfumerie sélective fait sa révolution numérique » organisée par GS1 France, de nombreux participants ont pu découvrir les grands projets de standardisation du secteur : EDI, fiche-produit, traçabilité, RFID, lutte contre la contrefaçon, etc.

Les différents intervenants de cette matinée ont rappelé les enjeux auxquels doit répondre cette démarche de standardisation : privilégier les attentes du consommateur, le respect de l’environnement et faire émerger des gains économiques non négligeables par la rapidité et la fiabilité des informations et des processus.

L’organisation ECR (« Efficient Consumer Response ») est fortement impliquée dans ces travaux.

Enfin, lors de cette matinée, les représentants du secteur des produits de grande consommation (PGC), qui comptent de nombreuses années d’expérience dans la mise en place et l’usage de l’EDI ou des catalogues électroniques, ont fait partager leurs expériences sur les usages des standards GS1, les bénéfices obtenus mais aussi les écueils à éviter.

5. Glossaire

ECR (« Efficient Consumer Response »/Réponse efficace au consommateur) : Stratégie industrie-commerce dans laquelle fournisseurs et distributeurs travaillent ensemble pour apporter une meilleure satisfaction au consommateur final et réduire les coûts.

GS1 France : Créée en 1972 à l’initiative des industriels et des distributeurs, GS1 France est une structure internationale, neutre et paritaire. GS1accompagne plus de 31 000 entreprises françaises, dont 90% de PME, qui grâce aux standards GS1 peuvent dialoguer et commercer avec un million de partenaires dans le monde. Au fil des ans, d’innovation en innovation, la palette des activités s’est enrichie : identification des produits et des partenaires, EDI, applications RFID, catalogues électroniques, marketing mobile…

Processus métier (« Business Process ») : Chorégraphie d’activités incluant une interaction entre participants sous la forme d’échanges d’informations. Les participants peuvent être des applications/services du système d’information, des acteurs humains ou d’autres processus métiers.

Progiciel de gestion intégré (PGI)/« Enterprise Resource Planning\ERP » : Logiciel qui permet de gérer l’ensemble des processus opérationnels d’une entreprise, en intégrant l’ensemble des fonctions de cette dernière comme la gestion des ressources humaines, la gestion comptable, financière, mais aussi la vente, la distribution, l’approvisionnement, le commerce électronique.

Radio Frequency IDentification (RFID)/identification par radiofréquence) : Système d’identification automatique dans lequel la communication et le transfert des données sont réalisés en utilisant l’énergie électromagnétique de fréquence inductive, radio ou micro onde.

Service Web : Composant logiciel identifié par une URI (« Uniform Resource Identifier ») dont les interfaces publiques sont définies et appelés en XML.

XBRL (« eXtensible Business Reporting Language ») est un format de description de données qui permet l’échange de données financières standardisées (états financiers, données comptables, informations réglementaires, statistiques, etc.).
La mise en application de la norme XBRL est facilitée par la création de taxonomies qui sont faites de schémas (dictionnaire de termes – les schémas XML) et de bases de liens (calculs, présentations, références).

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