C’est en apparence un paradoxe. Les hausses du pétrole au-delà de 70 $ le baril, l’or au-delà de 625 $ l’once, et des autres métaux devraient peser sur la consommation dans les économies mondiales. La hausse des taux longs passés aux Etats-Unis en 2 ans, de 3,80% à plus de 5% devrait commencer à peser sur l’immobilier mondial au risque de créer une explosion des bulles immobilières. Et dans ce même temps, les bourses des pays occidentaux ont tendance à ne pas s’inquiéter. Si à New-York le Dow Jones n’a monté que de 3,5% depuis le 1er janvier 2006, le CAC 40 a monté de 8,4%, le DAX de 9,2% et les pays moins développés l’indice russe de 38%, l’indice chinois de 17%, l’indice indien de 24%. Comment pourrait-on expliquer cette situation ?

En fait, il y a deux approches différentes. A court terme, on constate :

  1. que l’économie mondiale se porte bien malgré la hausse du pétrole, 4,9% de croissance prévue pour 2006,
  1. les sociétés énergétiques de toutes espèces pétrolières, parapétrolières, éoliennes, panneaux solaires, sont en plein essor et profitent de la situation actuelle avec des résultats somptueux, ex. Géophysique, Séchilienne, SolarWorld en Allemagne.
  1. mais surtout la masse monétaire est partout en forte hausse grâce aux déficits américains, cela a la tendance à encourager la consommation (exception de l’Allemagne et du Japon) au risque de déséquilibrer les balances des comptes, comme celle de l’Amérique (805 milliards de $ en 2005) ou de la France (30 milliards).

Cela a plusieurs conséquences : un enrichissement des sociétés dans le monde entier et une baisse potentielle du $ qui incite les pays riches à investir dans les bonnes sociétés des pays hors Dollar provoquant des hausses d’autant plus fortes que ces marchés sont moins larges.

Par contre sur du long terme, les inquiétudes demeurent, aggravées même par les mouvements gauchistes (Amérique Latine) ou révolutionnaires (Proche-Orient) qui menacent de provoquer des ruptures de production pétrolière.

On peut donc considérer que les bourses ont encore une marge de hausse surtout dans les domaines déjà cités qui profitent de la crise des matières premières.

Jean-Jacques PERQUEL. Avril 2006