Les Etats Unis jouent sur le plan financier le rôle dévolu par Esope et La Fontaine à l’Estomac. L’Asie, le Moyen Orient vivent des exportations vers les Etats Unis accessoirement vers l’Europe de l’Ouest et placent les fonds obtenus en bons du trésor américain tandis que ceux-ci profitent de cette manne pour investir industriellement dans le monde entier. Ainsi les placements US ont une rentabilité presque double que ceux des pays exportateurs. Par conséquent le reste du monde surveille avec inquiétude les fluctuations de l’économie US.

La baisse de ces jours ci provient d’un petit Krach de la bourse de Shanghaï dû à une prise de conscience par les investisseurs locaux des excès de hausse de 2006 (130%). Cela n’a été qu’un catalyseur. Les causes sont plus profondes, aggravées par un exposé pessimiste de Greenspan . La raison de base est double, le monde entier a la « certitude » que les résultats 2007 seront sensiblement moins bons que ceux de 2006. D’autre part aux USA, on a cru la crise immobilière de 2006 résorbée grâce à l’absence inespérée de hausse des taux longs qui restent aux environs de 50 points de base inférieurs aux taux courts (le fameux Conundrom de Greenspan). En fait la crise est repartie avec le refus d’une des agences publiques immobilières Sally Mae de renouveler les « subprime mortgages », hypothèques émises en faveur d’emprunteurs de mauvaise qualité. Cela a provoqué la faillite de deux petites banques et également l’obligation de faire d’importantes provisions chez HSBC.

Peut-on dans ces conditions que l’on va vers un véritable krach. Il faut mettre en regard de ces inquiétudes plusieurs facteurs positifs : les price earnings restent bas (15/16 aux Etats Unis, 13 en France). Les résultats de 2007 paraissent en moyenne meilleurs que prévu. Bernanke a répondu à Greenspan en indiquant que l’économie américaine restait brillante. S’il a pour le moment décidé d’empêcher les taux de monter, on peut espérer si ce ralentissement s’aggravait qu’il les baisserait assez vite. On peut donc raisonnablement admettre que même si la baisse continue un peu, elle ne sera pas vraiment durable.

Jean-Jacques Perquel Mars 2007