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Catégorie parente: Chronique
Catégorie : Nadia Antonin
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1. Introduction

Un certain nombre de nouvelles tendances en plein essor dans le secteur informatique telles que le Web 2.0, l’informatique en nuage (« cloud computing »), l’iPhone, la tablette, le « Bring Your Own Device » (BYOD) et les réseaux sociaux ont dans un premier temps eu du succès auprès des consommateurs, avant de s’imposer aux entreprises sous le nom « d’IT consumerization ». Les responsables informatiques se trouvent confrontés à une prolifération d’appareils personnels au sein de leur entreprise qu’il est nécessaire de contrôler eu égard aux risques encourus concernant la sécurité des données. Mais qu’est-ce que « l’IT consumerization » ?

 2. Analyse conceptuelle et définition

2.1 Analyse conceptuelle
Dans cette  nouvelle tendance que constitue « l’Information Technology consumerization » (« IT consumerization »), on essaie de séduire l’utilisateur final, le « consommateur ». On cible le marché personnel avant le marché professionnel lors des développements de nouveaux produits. Ainsi, de nos jours,  de nombreuses innovations dans le domaine des techniques de l’information apparaissent d’abord dans les mains des consommateurs avant d’être adoptées par le monde de l’entreprise. Le « consommateur » devient décideur ou acheteur. En d’autres termes, les comportements, les produits et les technologies du monde de la grande consommation influencent l’informatique. « L’IT consumerization », c’est donc le fait que les produits et services IT intègrent de plus en plus l’utilisateur final dans le processus de sélection, de décision et d’achat. Au point qu’il est difficile parfois de savoir ce qui relève d’une utilisation personnelle de celle plus professionnelle (exemple du « BYOD »/ « Avec votre équipement » : situation dans laquelle les employés utilisent leurs dispositifs et applications privées pour effectuer des tâches professionnelles). Pour  Microsoft,  « la  consumérisation » est la tendance croissante selon laquelle les utilisateurs sont les décideurs pour les périphériques, les applications et les services qu'ils choisissent d'utiliser pour faire leur travail ». D’aucuns écrivent que « l’IT consumerization, c’est la prise de pouvoir par le consommateur des services informatiques, par opposition à un choix exprimé par les directions générales et informatiques ».
 
2.2 Essai de définition
Tendance qui confère aux consommateurs un pouvoir de plus en plus grand concernant le choix  et l’usage des logiciels ou matériels informatiques pour effectuer des tâches professionnelles.

3. Les enjeux

3.1 Les avantages
· Changements d’organisation : « l’IT consumerization » accompagne les changements du monde de l’entreprise. Ainsi, mobilité, flexibilité, télétravail, outils collaboratifs sont le leitmotiv des transformations opérés  au niveau des modes de travail.
· Concernant l’informatique en nuage : celle-ci apporte un nouveau niveau d’efficacité dans la fourniture des ressources informatiques à la demande et entraîne par ailleurs une réduction des coûts.
· Le « Bring Your Own Device » (BYOD) comporte également un certain nombre d’avantages pour les entreprises comme la réduction des coûts, l’amélioration de la productivité des salariés ainsi que l’absence de formation dans la mesure où les salariés connaissent leur matériel.
· Évolution du rôle de la direction du système d’information (DSI) qui va devoir aider les utilisateurs dans le choix des outils, mettre en place les bonnes pratiques, etc. En d’autres termes, la DSI va accompagner l’entreprise dans sa révolution numérique.
· « L’IT consumerization » induit l’innovation.

3.2 Les risques
· Risques au niveau des données stratégiques : perte, vol des données de l’entreprise.
· Risques concernant la « e-reputation » (voir glossaire).
· Risques liés aux réseaux sociaux : de nombreuses affaires sont portées devant les tribunaux et les plaintes reçues par la CNIL augmentent.

4. Conclusion

Ainsi, les entreprises et organisations qui adoptent et exploitent la vague d’innovation déclenchée par « l’IT consumerization » profitent notamment d’une grande souplesse au niveau de l’organisation, d’un personnel plus motivé et plus productif. Mais ce gage de compétitivité accrue ne doit pas faire perdre de vue les risques liés à ces nouvelles technologies que ce soit au niveau de « l’e-reputation », des données stratégiques, du risque systémique, de l’atteinte aux données personnelles ou de la conservation des données numériques.

5. Glossaire

« Bring Your Own Device » (BYOD) : Pratique consistant à emmener ses terminaux mobiles personnels sur son lieu de travail.

CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) : Autorité administrative indépendante instituée en 1978 chargée de veiller à ce que l’informatique ne porte pas atteinte aux libertés, aux droits, à l’identité humaine ou à la vie privée.

« E-reputation » : image numérique d’une personne physique ou morale sur l’Internet.

Informatique en nuage : Technique consistant à externaliser l’ensemble des ressources informatiques qui sont alors stockés et mutualisées par une société tierce sur des serveurs à distance et qui sont accessibles pour les utilisateurs via internet.
Note : Le prix à payer pour ce type de service n’est plus calculé sur l’infrastructure mais sur la consommation effective des ressources informatiques.

Mobilité : Pratique consistant à permettre à ses collaborateurs d’accéder aux données de l’entreprise quel que soit l’endroit où ils se trouvent.

Réseau social : Ensemble de sites qui permettent de mettre en relation des personnes (ami, connaissance, collègue), rassemblés en fonction de centres d’intérêt commun (musique, cinéma, …) ou encore par la vie professionnelle

Réseau social d’entreprise : Réseau ayant vocation à regrouper les membres d’une même entreprise  afin d’encourager et de favoriser la collaboration, l’interaction, le travail en équipe, le partage, l’échange et la communication horizontale.


Web 2.0 : Internet plus interactif et participatif, qui place l’individu au cœur du système.


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